En choisissant A toute allure comme titre de son nouveau film, Lucas Bernard ne ment pas. Cette comédie romantique menée tambour battant entraîne les spectateurs dans un savoureux tourbillon. Dès la première scène, on devine que ça va aller vite, même très vite. Un soir de tempête, dans un hôtel, lors d'une escale, Marianne, une officier de sous-marin militaire (Eye Haïdara) tombe sous le charme de Marco, un steward (Pio Marmaï). Mais, le lendemain, alors que chacun doit repartir de son côté, Marco décide de se lancer aux trousses de la jeune femme. Il ne s'attendait pas à se retrouver enfermé dans un sous-marin. Les péripéties, tout comme les répliques, délicieuses et drôles, s'enchaînent pour le plus grand plaisir du spectateur. Si cette comédie romantique est si réussie, c'est qu'elle est portée par un duo irrésistible mais aussi par des seconds rôles tout aussi savoureux. Mention spéciale à José Garcia en commandant dévoué à son métier. Pendant un peu moins d'une heure et demie, les spectateurs sont embarqués avec eux dans un voyage mouvementé qui les conduira à travers les océans, du Pacifique à l'Arctique.
Le film sort au cinéma le 6 novembre mais le public niçois a pu le découvrir en avant-première le mois dernier lors du Festival Cinéroman. Lucas Bernard et son duo de choc Eye Haïdara et Pio Marmaï ont foulé le tapis rouge du Pathé Gare du Sud pour présenter le film au public. Nous les avons rencontrés tous les trois à l'Hôtel Negresco lors d'une conférence de presse.
Marianne et Marco sont différents, l'un travaille dans les airs, l'autre sous l'eau. Le film est construit sur des oppositions et va très vite....
Lucas Bernard : Oui, il y a une opposition métaphorique entre les deux personnages et il y a aussi une impossibilité d'emplois du temps entre les deux professions. Pour leur permettre de se retrouver ensemble, il a semblé nécessaire qu'il y ait de la vitesse. Le fait que Marco coure après Marianne dans le sous_marin ne pouvait pas se faire dans le calme. Ca n'aurait pas été crédible. Pour arriver à embarquer le spectateur et rendre cette histoire entraînante, il y avait une nécessité de vitesse.
Eye et Pio comment définiriez-vous vos personnages ?
Eye Haîdara : Elle est assez structurée, elle aime son travail. Elle a une certaine droiture. a côté de ça, c'est aussi quelqu'un de solitaire qui a du mal avec le côté sentimental. Elle est posée dans son métier mais dans vie amoureuse elle n'arrive pas à se poser.
Pio Marmaï : Chez Marco, il y a une sorte d'énergie et de spontanéité débordantes. Il est animé d'une énergie vitale et en même temps il est vachement au service et à l'écoute de l'autre. Il est généreux. Il est un peu comme moi dans le rapport à l'existence, à l'appétence de la vie.
Le film est une comédie romantique qui utilise les codes du genre...
Lucas Bernard : Les personnages ont une attirance l'un vers l'autre mais ne savent pas à quel point c'est sérieux. Tout le film est ce voyage vers cette acceptation d'être vraiment ensemble. Sinon, les personnages changent assez peu. Marco ne change pas même s'il est dans un sous-marin militaire et la rigueur de Marianne reste identique, même dans un vol long courrier. C'est la rencontre entre ces deux univers qui créent des situations cocasses.
En écrivant ce film, aviez-vous en tête d'autres comédies romantiques ?
Lucas Bernard : J'aime bien la vitesse des films de Philippe de Broca. Il avait une façon de faire partir les personnages très vite très loin. Le fait que la vitesse rende l'histoire possible, c'est quelque chose auquel j'étais très sensible. Il y avait aussi beaucoup de références aux films avec lesquels on a grandi dans les années 80-90 : "Octobre rouge", des films de Spielberg...On passe d'un univers de cinéma à un autre. Quand on arrive à faire passer ça aux spectateurs, après il n'y a plus beaucoup de limites à ce qu'on peut faire.
Parmi les personnages secondaires dans le sous-marin qui ont une importance dans l'histoire, il y a le commandant interprété par José Garcia mais il y a aussi un collège sur lequel Marianne peut compter...
Lucas Bernard : En effet, je trouvais joli que ce soit ce personnage campé par Victor Pontecorvo qui la remette sur les rails. Lorsque le personnage de Pio disparaît, il fallait trouver une solution pour ramener Marianne dans l'aventure amoureuse. Son collègue est l'exact inverse de Marianne. Il a une femme et des enfants. Contrairement à elle, quand il sort du sous-marin, il n'y a pas de vide.
A toute allure de Lucas Bernard avec Eye Haïdara, Pio Marmaï, José Garcia, Victor Pontecorvo... au cinéma le 6 novembre
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