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"En tongs au pied de l'Himalaya" au cinéma : interview de John Wax, Audrey Lamy et Naidra Ayadi

Dernière mise à jour : 12 nov.


naidra Ayadi John Wax Audrey Lamy à l'Hôtel Negresco
Naidra Ayadi John Wax Audrey Lamy

"En tongs au pied de l'Himalaya", voilà une belle métaphore pour parler du parcours laborieux et souvent semé d'embûches de Pauline pour mener sa vie de femme et de mère aux côtés de son fils Andréa, atteint d'un trouble du spectre artistique. John Wax a adapté pour le cinéma le spectacle de Marie-Odile Weiss qui évoquait, seule sur scène, son expérience personnelle. C'est à l'actrice Audrey Lamy que le réalisateur a confié le rôle de cette mère un peu perdue mais toujours désireuse de faire de son mieux pour le bien-être de son fils. Tantôt touchante, tantôt drôle, elle fait preuve d'une grande justesse pour interpréter Andréa, qui, à pas tout à fait quarante ans et fraîchement séparée, décide de reprendre sa vie en main.


Avant sa sortie en salles le 13 novembre, le film a été présenté en avant-première lors de la dernière édition du Festival Cinéroman de Nice. A l'Hôtel Negresco, nous avons pu rencontrer John Wax, Audrey Lamy mais aussi Naidra Ayadi, l'interprète Samia, qui accompagne Andréa à l'école, en dernière année de maternelle.



Audrey, qu'est-ce qui vous a séduite dans le scénario du film ?


Audrey Lamy : J'avais déjà travaillé avec John Wax. C'était sur "Coexister", le film de Fabrice Eboué. On avait envire de se retrouver sur un projet. Quand il m'a envoyé le scénario, je n'ai pas pu m'arrêter de le lire. Je me suis dit que c'était un coup de foudre ! Le sujet m'intéressait mais surtout le fait qu'il se concentrait sur cette maman qui se retrouve face à la difficulté d'élever un enfant autiste. J'aimais aussi que ce soit une mère imparfaite entourée d'un frère instable et d'un père qui ne la soutient pas. Ce n'est pas un film sur l'autisme mais sur la reconstruction de cette femme et sur la façon dont elle va guider son fils vers l'autonomie. Il y avait beaucoup d'émotions à traiter. Elle est à la fois forte et vulnérable, à la fois elle se bat puis elle s'effondre totalement. En tant qu'actrice, je me suis dit que c'était un cadeau pour une comédienne de recevoir un tel rôle.


Marie-Odile Weiss, qui a écrit le seule-en-scène pour parler de son expérience a dû vous apporter son aide et son soutien...


John Wax : Elle a d'abord fait un podcast puis un seule-en-scène, dans lequel elle va jusqu'au 12 ans de son fils. Pour le film, on s'est concentré sur une année scolaire. On a bossé en amont avec elle. Elle était là tous les jours sur le tournage. Elle a aussi coaché Eden Lopes, qui joue le rôle d'Andréa, pour la gestuelle et la manière de parler. J'avais envie de raconter la vie de Marie-Odile. C'est une amie ! C'est donc davantage un film sur la maman d'un enfant autiste que sur l'autisme. On a voulu apporter un peu de légèreté en montrant ce qu'est la réalité quand on est le parent d'un enfant autiste.


On éprouve de l'empathie pour Pauline...


Audrey Lamy : Les semaines où elle n'a pas son fils, elle sort, elle boit, elle cherche à rencontrer quelqu'un. Le film pose aussi comme question : qu'est-ce que c'est, être un bon parent surtout avec un enfant qui est écarté et qui a des besoins spécifiques ? On apprend sur le tas. Pauline se noie mais elle va réussir grâce à des personnages secondaires qui vont lui permettre de trouver le bon chemin.


Dans le film, on voit à quel point elle se bat pour que son fils puisse participer au spectacle de fin d'année de l'école...


Audrey Lamy : Quand on est parent, on n'a pas envie que son enfant soit isolé. On veut qu'il soit invité à des anniversaires, qu'il ait des copains... Le combat de cette femme, c'est que son fils participe au spectacle de fin d'année, quel que soit le rôle qu'on puisse lui donner. Elle veut qu'il soit intégré malgré sa différence. C'est ce qui m'a le plus touchée en tant que mère. A mon échelle, je peux comprendre cette mère.


On voit que l'éducation nationale a du mal à intégrer les enfants ayant un handicap...


John Wax : En France, il n'y a pas grand-chose qui est fait pour l'accueil et l'accompagnement des enfants en situation de handicap. L'autisme demande un accompagnement personnalisé pour chaque enfant. On n'a pas de moyens pour faire ça. Je ne voulais pas que dans le film la maîtresse soit un personnage méchant. Elle ne sait pas comment faire car elle n'a pas été formée.


En tongs au pied de l'Himalaya de John Wax avec Audrey Lamy, Naidra Ayadi, Eden Lopes, Benjamin Tranié


affiche film En tongs au pied de l'Himalaya




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