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Sarah Bernhardt, la divine au cinéma : rencontre avec Sandrine Kiberlain

Sandrine Kiberlain sur la Promenade des Anglais à Nice

Sarah Bernhardt, la divine de Guillaume Nicloux fait partie des films les plus attendus de cette fin d'année. Présenté au dernier festival Cinéroman de Nice, il a été l'un des coups de cœur du public mais aussi du jury qui a choisi de récompenser l'actrice Sandrine Kiberlain pour ce rôle qu'elle considère elle-même comme celui de sa vie. En effet, en voyant le film, on se dit qu'il n'y avait qu'elle pour interpréter cette comédienne charismatique qui a connu Victor Hugo, Guitry ou encore Edmond Rostand. Tout le monde l'admirait et elle était toujours entourée d'une flopée d'admirateur(rice)s. Eprise de liberté, amoureuse, féministe, colérique, fantasque, Sarah Bernhardt était complexe, insaisissable mais follement attachante. A Nice, lors du festival Cinéroman, Sandrine Kiberlain nous a parlé d'elle, avec enthousiasme et passion.


Sarah Bernhardt est un rôle en or. Comment l'avez-vous préparé ?


Sandrine Kiberlain : J'ai beaucoup vu Guillaume Nicloux. Il m'a parlé de la façon dont il voulait se concentrer sur trente ans de sa vie et sur ce qu'elle était, sur sa passion, sur ses engagements amoureux, politiques, sur sa liberté. Il est venu une fois chez moi pour une lecture. On a mangé des gâteaux et à la fin il m'a demandé si je voulais faire cette lecture et j'ai dit non ! Je crois que ce qui a débuté le travail, c'est la confiance qu'il m'a accordée.


Bande annonce du film Sarah Bernhardt. La divine


Ca m'a beaucoup aidée. Après, j'ai fait un gros travail, seule, sur le texte pour le débroussailler, l'apprendre et le digérer. Il fallait que je puisse m'en délivrer et m'abandonner le plus possible comme Sarah Bernhardt pouvait le faire. Je n'ai pas fait un travail de renconstitution et de mimétisme. Je pense que j'ai voulu me mettre dans l'état le plus proche de la façon dont elle se lançait dans tout ce qu'elle entreprenait. Dans tous ses élans, ses investissements, j'y allais comme sur le ring. Il y avait une urgence sur le tournage qui a servi le personnage. C'est un film qu'on a fait rapidement, en cinq semaines. Cette rapidité m'a aidée à être dans l'énergie de Sarah. Comme elle le dit elle-même, l'idée, c'était de se quitter tous les jours pour devenir Sarah.


Elle était une femme très moderne, même en avance sur son temps...


Sandrine Kiberlain : On aurait besoin d'elle aujourd'hui ! Elle disait ce que les gens n'osaient pas dire, elle était contre la peine de mort. Elle était sincère, passionnée, autoritaire. Elle était généreuse ; elle avait un franc parler extraordinaire. Elle était dans l'instant. Elle entraînait tout le monde sur son passage. Tout cela m'a attirée ! Guillaume Nicloux a voulu que le film soit aussi original et captivant que Sarah pouvait l'être.


Elle était une véritable star. Dans le film, on la voit en train de signer des autographes …


Sandrine Kiberlain : Elle est amusée quand on lui demande d'écrire son nom sur un papier voire sur la peau ! Elle a inventé une façon de vivre la célébrité. Elle gérait tout : elle montait les pièces, choisissait les acteurs. Elle ne supportait pas la médiocrité. Elle était exigeante avec elle autant qu'avec les autres. Elle voulait de la lumière. C'est pour ça que les gens la suivaient ! L'avoir incarnée à ma façon, m'a donné envie de frôler cette envergure et de ne pas avoir peur !


Sarah Bernhardt, la divine de Guillaume Nicloux avec Sandrine Kiberlain, Laurent Lafitte, Amira Casar...

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